Anne Brenon

Les cathares – Enseignement, liturgie, spiritualité

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Les cathares – Anne Brenon

Enseignement, liturgie, spiritualité

Quatrième de couverture

Un voile de mystère romantique entoure les cathares et leur Église, entretenu par des interprétations erronées et des extrapolations anachroniques.

Traduits (ou retraduits) par l’auteur, les textes originaux réunis dans ce même ouvrage, livrent une vision précise et dynamique de communautés organisées et prosélytes.

Que le mouvement religieux dit cathare ait été structuré en Églises, cela découle en quelque sorte de son exégèse des Écritures, et en même temps la détermine. Ce qui s’ouvre à nous au fil de ces pages, c’est proprement l’exploration, alimentée par ses propres écrits, d’une contestation chrétienne fondée et organisée en Église – trois siècles avant Luther.

Sommaire

I. À la rencontre des Bons Chrétiens

L’hérésie sans nom

1) Les mots et les enjeux : L’hérésie… – … cathare – Les enjeux
2) Le premier texte ? Retour à Saint-Félix (1167, 1223) – La problématique de la charte de 1167 – La problématique du vidimus de 1223 – Des Églises cathare

Un écosystème dualiste

3) La dissidence des « Bons Hommes » : un conflit doctrinal ? – Cheminement d’une réflexion médiévale de caractère dualiste – Catharisme et dualisme en contexte monothéiste et moniste – L’accusation de dualisme – Le dualisme cathare tel qu’en ses livres – Point de vue d’un « dualiste » médiéval sur les « monistes » de son temps

L’Ordre des Bons Chrétiens

4) La voix des Rituels
5) Le consolament, cœur du Salut – Le geste de l’imposition des mains – Sens du consolament – Les fonctions « sacramentelles » du consolament
6) Culte et enseignement. L’apport des Rituels – Rituel latin de Florence – Rituel occitan de Lyon – Le Recueil occitan de Dublin – Trois périodes des liturgies cathares
Un modèle spirituel perdu ?
7) Théologie de l’Esprit saint – La formule trinitaire – Les esprits tombés – Les esprits saints – Le saint esprit consolateur – La dissidence de l’Esprit ?
Le peuple de Dieu
8 ) L’Église et la famille – Les conditions de l’enquête : le regard des inquisiteurs – Catharisme et liens familiaux – Des familles croyantes – L’Église dans la famille/La famille dans l’Église – Maisons ou maisonnées cathares ?
9) La dynamique des maisons cathares – Origine et affectation des maisons religieuses cathares – La maison dans la bourgade – Les maisons de la Bonne Fin – Le peuple de Dieu
Quelques mots encore…

II Les textes cathares originaux. Traduction

  1. La Charte de Niquinta (1167 – 1223)
  2. Traité cathare anonyme, Languedoc
  3. Liber de Duobus Principiis / Livre des deux Principes – Du libre arbitre des anges – Du principe du mal
  4. Rituel cathare latin (1250 – 1270)
  5. Rituel cathare occitan (vers 1300)
  6. Gleisa de Dio / Sainte Église

Annexe – Sources inquisitoriales

  1. Comment on devient une Bonne Femme
  2. Description d’un rituel de la Bonne Fin
  3. Prédications des derniers Bons Hommes
    3-1 Deux notaires ariégeois discutent du nihil (avant 1295)
    3-2 Pèire Autier fait de Pèire Maury son croyant (1301 ou 1302)
    3-3 Jaume Autier prêche pour Pèire Maury (vers 1302)
    3-4 Pèire et Jaume Autier prêchent pour Pèire de Gailhac (avant 1305)
    3-5 Guilhem Bélibaste prêche à Morella (Aragon) pour des transfuges du comté de Foix. Noël 1320
    3-6 Dernier enseignement de Guilhem Bélibaste, captif, à Arnaut Bayle Sicre qui l’a fait prendre

Données techniques

Date de commercialisation : 24/11/2022
Reliure : Broché – collé
Nombre de pages : 420 – Prix : 28,00 €
EAN : 9782356182197 – ISBN : 2356182195

Éditeur : Ampelos

Le déconsolé

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Le déconsolé

Anne Brenon

Quatrième de couverture
Guilhem Rafart, de la Montagne Noire, que l’Inquisition aurait voulu faire taire à jamais, a pourtant traversé le temps. Anne Brenon s’est attachée à lui et l’a suivi dans presque tous les pas de son existence car il est de ces humbles dont on connaît la vie aussi bien, voire mieux, que celle de certains rois. Ce livre est un roman vrai, ou plutôt un « docu-fiction » sur papier. Tout est basé sur les sources et les témoignages des protagonistes Mais que l’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas pour autant d’un essai historique, car ici la belle écriture nous autorise à voir les visages, les couleurs, les lieux ; à sentir les odeurs ; à éprouver la peur ou la joie ; on frôle ce qu’était la vie du petit peuple du Midi, entre la fin du XIIe et le début du XIVe siècle, ce peuple qui poursuivait obstinément son idéal chrétien, tout en fuyant le Malheur, comme il appelait alors l’Inquisition. L’émotion est là, à chaque page, parce que c’est une histoire humaine, et une histoire vraie.
« Depuis si longtemps, ils nous appellent les hérétiques. J’avais fini par comprendre ce qu’ils voulaient dire, avec ce mot savant qui sonne pourtant comme un métal. Ils voulaient dire : « Bons à jeter dans le feu ». »

Le déconsolé poursuit la série de « romans vrais » inaugurée avec L’impénitente et qui raconte le terrible hiver du catharisme.

Informations techniques
ISBN : 978-2-916488-84-4 – Prix : 19,00 €
Éditions : La louve éditions
Couverture : photo de Jean-Louis Marteil

Mon commentaire
Certes, comme le dit si bien l’auteure ; ce n’est qu’un roman vrai. Mais quand l’histoire laisse des pans béants, certains s’autorisent des raccords où un siècle d’un côté et une journée de l’autre, tiennent la même place dans le volume. Ici, il n’en est rien, le roman vient juste donner du lien à des éléments historiques qui seraient moins faciles à saisir sans ce choix.
Sans prétendre à comparer le fonds dont chacun se fera son idée, je retrouve dans le roman de Anne, la même façon de faire que dans le Bélibaste de Henri Gougaud. Et d’ailleurs, les similitudes ne se limitent pas à cela ; les deux personnages portent le même prénom et vivent le même isolement si fortement interdit aux bons-chrétiens. Mais comme disait leur frère Pons Tavernier : « Dieu fait ce qu’il veut ; le bon-chrétien fait ce qu’il peut. »
Je ne peux que vous conseiller ce livre qui sera accessible à bien plus de personnes que certains essais pointus tout en apportant une foule d’information sur un sujet largement oublié des autres historiens.

1209-2009, cathares, une histoire à pacifier ?

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1209-2009, cathares, une histoire à pacifier

Actes du colloque international tenu à Mazamet les 15, 16 et 17 mai 2009 sous la présidence de Jean-Claude Hélas.

Textes rassemblés par Anne Brenon

Éd. Loubatières, collection Histoire (2010) – ISBN 978-2-86266-629-7.

Quatrième de couverture

Aucun chantier historique n’est jamais clos, puisque l’Histoire s’inscrit elle-même dans l’Histoire, et que chaque génération d’historiens pose au matériau documentaire un questionnement renouvelé. Ainsi du phénomène hérétique médiéval, en particulier de l’histoire des groupes dissidents aujourd’hui conventionnellement désignés comme « cathares ».
Depuis Jean Duvernoy, nous savons désormais que les cathares étaient des chrétiens médiévaux, représentatifs du débat intellectuel et spirituel du tournant des XIIe et XIIIe siècles, et selon des développements sociaux divers, bien au-delà des seuls pays d’oc.
En mai 2009, à Mazamet, un colloque international a permis à une vingtaine de spécialistes de toutes disciplines – de l’histoire médiévale à celle des religions ou à la philologie romane – d’exposer et de confronter, en amical et respectueux débat, les avancées de leur recherche sur les « cathares ». Les communications s’organisaient selon trois grands thèmes : la construction de l’hérésie ; théologie et ecclésiologie de la dissidence ; causes et conditions de la disparition du catharisme ; chaque partie étant suivie d’une table ronde entre les chercheurs et avec le public.
Tel est l’ensemble qui se trouve ici retranscrit.
Images et concepts de « l’hérésie », 800 ans après la croisade contre les Albigeois, ressortent aujourd’hui précisés, clarifiés – tendent enfin à s’exorciser. Et on se prend à respirer le grand bol d’oxygène d’une recherche neuve, rajeunie.

Ce que j’en pense

Les habitués du site avaient déjà eu mon appréciation de ce colloque qui m’avait ravi par le fait qu’il se décidait enfin à aborder l’aspect théologique du catharisme qui fait si souvent défaut aux travaux historiques.
Autant dire que ces actes sont à mes yeux indispensables à ceux qui n’ont pu y assister et tout autant à ceux qui y participèrent et souhaiter en étudier les communications d’une qualité indéniable.
Merci à tous les intervenants, à ceux qui ont permis cette rencontre et à ceux qui nous permettent de détenir ce document.
Vivement un prochain colloque aussi bien fourni avec, pourquoi pas, l’étude du pré-catharisme du IIe au Xe siècle.

Voici ci-dessous le sommaire de ce document avec les photos des participants :

Le colloque est présidé par M. J.-C. Hélas (Maître de conférences honoraire à l’Université P. Valéry – Monpellier III).

La construction de l’hérésie

Pilar Jiménez, chercheur associé CNRS-UMR 5136 Framespa, université Toulouse 2 Le Mirail.
Retour sur la construction historiographique des origines orientales du catharisme

David Zbiral, Docteur en histoire, université Masaryk de Brno
La Charte de Niquinta et le rassemblement de Saint-Félix, État de la question
Édition critique de la charte de Niquinta selon les trois versions connues

Travis Stevens, Harvard Divinity School.
Innocent III et la rhétorique contre l’hérésie

Marjolaine Raguin, doctorante en langue et littérature médiévale occitane à l’université Paul Valéry – Montpellier III.
Hérésie et hérétiques dans la Chanson de Guilhem de Tudèla

Carlos Gascon Chopo, doctorant en histoire médiévale. UNED Madrid.
Sur les cathares en val d’Aran

Franco Morenzoni, Professeur d’histoire médiévale, université de Genève.
Hérésies et hérétiques dans la prédication parisienne de la première moitié du XIIIe siècle

Thomas Butler, ancien professeur de langues et littératures slaves, universités du Wisconsin et Harvard.
Les « chrétiens » bosniaques : origines, croyances et influence socio-politique du XIIIe au XVe siècle.
Table-ronde animée par Guy Lobrichon

Théologie, ecclésiologie et sociologie

Daniela Müller, Professeur d’histoire de l’église, université de Nimègue.
Les historiens et la question de vérité historique. L’Église cathare a-t-elle existé ?

Lidia Denkova, professeur département de philosophie et sociologie, nouvelle université bulgare de Sofia.
Origine et originalité de l’hérésie, « retrocendum ad principia magis communia »

Francesco Zambon, Professeur de philologie romane à l’université de Trente.
L’interprétation cathare des paraboles évangéliques : les deux arbres, la brebis et la drachme perdues.

Nataliya Dulnyeva, docteur en histoire, université de Lvìv et Andrèi Pechenkine, département d’études religieuses, université de Tula.
Les fondements de la lecture cathare du prologue de l’Évangile de Jean.

Ylva Hagman, Docteur en histoire des religions, université de Linköping (Suède).
« La Brevis Summula contre herrores notatos heretichorum » et le point de vue des églises cathares.

Roland Poupin, docteur en théologie et philosophie. Pasteur de l’église réformée de France à Antibes.
À propos des tuniques d’oubli.
Table-ronde animée par Daniela Müller

Causes et conditions de la disparition du catharisme

Claudine Pailhès, Archiviste paléographe, conservateur en chef des archives de France-AD 09
Les comtes de Foix face à l’hérésie

Gwendoline Hancke, docteur en histoire. Université de Poitiers.
Le faydit, l’épouse et la concubine : le destin ordinaire de la famille de Mazerolles entre hérésie, croisade et Inquisition.

Jean Duvernoy, historien.
Jordan de Saissac

Anne Brenon, Archiviste paléographe, conservateur en chef honoraire des archives de France
Les années 1230-1245 : premiers jalons d’une déprise du catharisme en pays d’oc ? Exemple de deux seigneuries de la Montagne Noire.

Annie Cazenave, Ingénieur (CNRS).
« Genus heretichorum« .

Table ronde finale sous la direction de Julien Roche, Archiviste paléographe, conservateur des bibliothèques, université de Lille I.