Le déconsolé


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Le déconsolé

Anne Brenon

Quatrième de couverture
Guilhem Rafart, de la Montagne Noire, que l’Inquisition aurait voulu faire taire à jamais, a pourtant traversé le temps. Anne Brenon s’est attachée à lui et l’a suivi dans presque tous les pas de son existence car il est de ces humbles dont on connaît la vie aussi bien, voire mieux, que celle de certains rois. Ce livre est un roman vrai, ou plutôt un « docu-fiction » sur papier. Tout est basé sur les sources et les témoignages des protagonistes Mais que l’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas pour autant d’un essai historique, car ici la belle écriture nous autorise à voir les visages, les couleurs, les lieux ; à sentir les odeurs ; à éprouver la peur ou la joie ; on frôle ce qu’était la vie du petit peuple du Midi, entre la fin du XIIe et le début du XIVe siècle, ce peuple qui poursuivait obstinément son idéal chrétien, tout en fuyant le Malheur, comme il appelait alors l’Inquisition. L’émotion est là, à chaque page, parce que c’est une histoire humaine, et une histoire vraie.
« Depuis si longtemps, ils nous appellent les hérétiques. J’avais fini par comprendre ce qu’ils voulaient dire, avec ce mot savant qui sonne pourtant comme un métal. Ils voulaient dire : « Bons à jeter dans le feu ». »

Le déconsolé poursuit la série de « romans vrais » inaugurée avec L’impénitente et qui raconte le terrible hiver du catharisme.

Informations techniques
ISBN : 978-2-916488-84-4 – Prix : 19,00 €
Éditions : La louve éditions
Couverture : photo de Jean-Louis Marteil

Mon commentaire
Certes, comme le dit si bien l’auteure ; ce n’est qu’un roman vrai. Mais quand l’histoire laisse des pans béants, certains s’autorisent des raccords où un siècle d’un côté et une journée de l’autre, tiennent la même place dans le volume. Ici, il n’en est rien, le roman vient juste donner du lien à des éléments historiques qui seraient moins faciles à saisir sans ce choix.
Sans prétendre à comparer le fonds dont chacun se fera son idée, je retrouve dans le roman de Anne, la même façon de faire que dans le Bélibaste de Henri Gougaud. Et d’ailleurs, les similitudes ne se limitent pas à cela ; les deux personnages portent le même prénom et vivent le même isolement si fortement interdit aux bons-chrétiens. Mais comme disait leur frère Pons Tavernier : « Dieu fait ce qu’il veut ; le bon-chrétien fait ce qu’il peut. »
Je ne peux que vous conseiller ce livre qui sera accessible à bien plus de personnes que certains essais pointus tout en apportant une foule d’information sur un sujet largement oublié des autres historiens.

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