C’est en 1945, à Nag Hammadi, en haute Égypte, qu’a été découverte une bibliothèque gnostique datant du III/IV siècle. Ces amphores contenaient 53 manuscrits écrits en copte dont un recueil de paroles de Jésus qui n’annonce rien, ne prédit rien, mais prétend enseigner à l’homme d’où il vient et qui il est. Cette immense découverte aurait du faire grand bruit, au moins autant que celle de Qumrân, des Manuscrits de la Mer Morte. Et bien non ! Elle reste pratiquement méconnue. Dommage. C’est vrai aussi, que si elle ne peut être comprise que par »l’idiot du village », elle ne passionne que peu de monde.
De mémoire, il aura fallut attendre 1977 pour qu’une première édition de ce recueil, en Français, soit mise à la disposition du public. Ça me paraît beaucoup de temps pour un nouvel évangile ! Et je crois savoir que cette première édition, mise sur le marché, a été aussitôt interdite à la vente pendant 1 ans ou 2.
On en retiendra la mise sous étouffoir de cette découverte. La principale intéressée, Rome, n’y voit qu’une mauvaise copie des canoniques. Quand aux »autres », rien qui en vaille la peine. C’est déroutant et incompréhensible!
Cependant, il y a des chercheurs, en France et de par le monde qui continuent a y travailler sans a priori. Et nous avons aujourd’hui, une bonne trentaine d’ouvrages à notre disposition pour nous faire notre propre opinion.
Ce qui est surprenant dans cet évangile, c’est que Jésus nous demande de nous prendre par la main et nous lancer, avec son aide, à la recherche du Royaume. On est averti : peu nombreux ceux qui y arriverons, ce sera long, difficile et ça doit être fait de son vivant !
Aujourd’hui, je suis extrêmement troublé par cette lecture, au point de m’interroger gravement:
– Ce pourrait-il que ce soit la fameuse source ? Ou une partie ?
– En quoi cet évangile serait-il plus douteux que les canoniques ?
– Paul y a t-il puisé quelque chose? Un mot, une phrase ?
– Oui ! Dans 1 Corinthiens 2.9, il reprend une bonne partie du Logion 17 :
Mais comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment.
Il ne faut pas aller chercher une interprétation autre que la notre sur la signification de ces logia. Soit on a fait assez de chemin pour leur donner un sens et on en fait quelque chose, et, pas que des commentaires, soit on est pas prêt, et il faut continuer à chercher.