Le mystère de Jésus – Paul-Louis Couchoud


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Couchoud-mystère-JésusLe mystère de Jésus

Paul-Louis Couchoud

Table des matières

Première partie – L’énigme

  1. Un ermitage au Japon
  2. Le Maître de l’Occident
  3. Pline, Tacite, Suétone
  4. Marc
  5. Ernest Renan, Alfred Loisy
  6. Paul
  7. Jésus

Deuxième partie – Le mystère

  1. Qu’est-ce que Jésus ?
  2. L’Apocalypse de Paul
  3. Du ciel à la terre
  4. La légende évangélique
  5. Homme ou Dieu ?

Informations techniques

D’après les informations disponibles, cet ouvrage est une reprise augmentée d’un très long article, paru en 1924 dans le Mercure de France.
Édité en 1926, cette explication justifierait que l’éditeur fasse débuter ses droits en 1924.
Éditeur F. Rieder et Cie – 7 place Saint-Sulpice (Paris)
60 exemplaires en velin pur ont été produits, dont 10 hors commerce, numérotés de 1 à 60. L’exemplaire dont nous disposons n’en fait pas partie. Il porte la mention : « Huitième mille » en couverture.

Publié dans la collection « Christianisme », cahiers publiés sous la direction de P.-L. Couchoud.

Extraits

Le premier extrait qui me semble très pertinent est celui par lequel l’auteur propose à tous les chercheurs de prononcer une sorte de serment, comme le font les futurs médecins avec le serment d’Hippocrate :

« Je jure, quelle que soit ma foi ou mon incrédulité, de n’en tenir aucun compte dans ma recherche.
Je jure d’être désintéressé, de n’avoir en vue ni polémique ni propagande.
Je jure d’être loyal, de ne rien omettre de ce que je verrai, et de n’y rien ajouter, de ne rien atténuer, de ne rien exagérer.
Je jure d’être respectueux, de ne parler en badinant d’aucune croyance d’autrefois ni d’aujourd’hui.
Je jure d’être courageux, de maintenir mon opinion intrépidement contre toute croyance armée qui ne la supporterait pas.
Et je jure d’y renoncer à l’instant devant une raison solide que je trouverais ou qui me serait apportée.
»

p. 20
« Un homme aurait pu fournir sur Jésus quelques renseignements. Il ne l’a pas fait. C’est le juif Flavius Josèphe, auteur prolixe, bien informé sur ses compatriotes, qu’il a trahis comme soldat et servis comme écrivain avec une égale adresse, le seul historien parvenu à nous qui raconte en quelques détails ce qui se passa en Judée pendant la première moitié du premier siècle. il n’a pas parlé de Jésus. »

p. 25
« Un rival de Josèphe, comme militaire et comme historien, né au pays présumé de Jésus, Justus de Tibériade, a écrit lui aussi une « Guerre des Juifs » et une « Chronique des Rois juifs » de Moïse à Agrippa II. Les deux ouvrages sont perdus. Photios lisait encore le second au IXe siècle et s’étonnait de n’y rien trouver sur Jésus. »

p. 55
« La mort d’Étienne fut le grand événement tragique des premiers temps chrétiens. Elle a donné des traits à la mort mystique de Jésus. C’est peut-être au procès d’Étienne que Pierre a renié Jésus. Car, après la condamnation d’Étienne, nous voyons les chrétiens hellénistes violemment dispersés mais Pierre et les apôtres rester tranquillement à Jérusalem. »

p. 63
« Depuis Renan on a vu qu’il fallait renoncer à écrire une vie de Jésus. Tous les critiques s’accordent à reconnaître que les matériaux manquent pour une telle entreprise. »

p.88
« À l’origine du christianisme il y a une invention théologique. Le Kyrios de la vieille Bible s’est dédoublé en Dieu créateur et en Kyrios Christos. La notion de jésus n’a pas été tirée d’un fait de l’histoire, mais d’une interprétation nouvelle de l’antique parole de Dieu. »

p. 90
« Jésus appartient à l’histoire par son nom et son culte, mais il n’est pas un personnage historique. […] Il n’a connu la mort qu’en mystère. […] Elle (sa vie) n’est pas un mythe, ni un symbole, mais une réalité spirituelle, plus réelle aux yeux des spirituels que toute existence limitée. »

p.117
« Est-il donc possible de comprendre Jésus autrement que de ces deux façons : comme un Homme-Dieu ou comme un homme ordinaire ? Y a-t-il une troisième voie ? Je le crois. Le plus ancien et le meilleur témoignage que nous ayons, celui de Paul, fait penser qu’à l’origine Jésus n’a pas été un homme, mais un être spirituel, un esprit qui se manifestait chez les fidèles par des visions, des oracles, des pouvoirs miraculeux. »

p. 148
« Outre les lettres de Paul, il y a nombre d’écrits chrétiens anciens, et des plus importants, qui ne supposent en aucune façon l’existence historique de Jésus. On peut citer l’Apocalypse de Jean, l’Épitre aux Hébreux, la lettre de Clément de Rome aux Corinthiens, la Didachè, le Pasteur d’Hermas. »

p. 165
« Paul a livré d’avance le secret des évangiles. Il tient en trois mots : Jésus, c’est l’Esprit. (I Thess. IV, 15) »

p. 185
« Quiconque essaiera de mettre au clair les origines chrétiennes aura un grand parti à prendre. Jésus est un problème. Le christianisme est l’autre. Il ne pourra résoudre l’un des deux qu’en rendant l’autre insoluble. »

 

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